Grâce au système par répartition, la Sécu a permis de protéger les citoyens et l’économie tout entière face à la Covid. Elle est aujourd’hui plus légitime que jamais !

La Sécurité sociale a vu le jour il y a soixante-quinze ans grâce à Ambroise Croizat (ministre communiste et militant CGT) et aux militants CGT qui, en dix mois, ont construit et organisé les caisses. Malgré les attaques incessantes d’un patronat revanchard relayées par les gouvernements successifs, la Sécurité sociale reste un système solide, comme nous le constatons une fois de plus à travers la crise du Covid-19. Elle tient sa pérennité à ses fondamentaux pensés en 1945, parmi lesquels son financement par les travailleurs à travers la cotisation sociale. C’est le salaire socialisé, directement pris sur le capital et le profit des entreprises. Ce principe souligne l’importance que toute forme de rémunération soit socialisée (intéressement, participation ou encore prime Macron). Ce salaire socialisé est sans cesse remis en question au travers des exonérations de cotisations en tout genre et l’introduction de l’impôt via la CSG. Lutter pour l’emploi et l’augmentation des salaires, c’est donc aussi lutter pour une Sécurité sociale qui réponde aux besoins des travailleurs. Le salaire socialisé légitime la gestion du système par les travailleurs eux-mêmes (l’argent des travailleurs doit être géré par eux). En ce sens, le système de Sécurité sociale est proprement anticapitaliste : l’idée (dévoyée depuis) était que les travailleurs – et non les patrons – décident collectivement de l’utilisation d’une partie de la valeur qu’ils créent dans leur travail (les cotisations sociales). De plus la cotisation sociale finance directement les prestations sociales sans passer par le marché, c’est donc un tiers du PIB qui ne passe pas par le marché et sur lesquels la règle n’est pas le profit, mais la réponse aux besoins sociaux ! Défendre la Sécurité sociale c’est lutter contre le capitalisme et contre l’étatisation à l’anglo-saxonne du système de protection sociale, qui mène à sa budgétisation et retire le pouvoir de décider aux travailleurs et qui bien sûr, fait la part belle aux assurances privées.

La CGT tout entière s’engage dans cette reconquête de la démocratie sociale reposant sur un salaire socialisé et répondant à des besoins politiquement définis. Elle doit regagner de vraies élections dans les conseils d’administrations, et pour cela s’appuyer sur les mandatés actuels et futurs (issus du renouvellement prévu début 2022). Ils devront se faire les relais des travailleurs et de leurs familles dans les caisses. Plus les questions de Sécurité sociale seront débattues dans nos organisations et avec les salariés directement, plus nous créerons les conditions d’un rapport de force qui rendra possible cette reconquête !

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